Le colloque et le programme

Le Musée d’art contemporain de Montréal, en collaboration avec l’Université Concordia, a le plaisir de présenter la quatrième édition du Colloque international Max et Iris Stern, une conférence de trois jours qui se déroulera du 15 au 17 avril 2010.

La visibilité croissante et souvent controversée de la religion dans la sphère médiatique internationale, l’anxiété que suscite son hypothétique « retour » au sein de sociétés occidentales encore convaincues, jusqu’à très récemment, de l’inéluctable globalisation du processus historique de sécularisation, ont nourri plusieurs débats dans les études philosophiques et socioculturelles et suscité un certain nombre de projets de recherche transdisciplinaires dans le monde universitaire. Or, malgré l’importance du rôle de la théologie au sein de la philosophie postmoderne — dans les oeuvres de Derrida, Levinas et Ricoeur, par exemple —, le monde de l’art contemporain, dans une très large mesure, semble avoir conservé une certaine forme d’inhibition discursive vis-à-vis de la question religieuse. En effet, les débats évoqués trouvent encore peu d’écho dans le champ de l’histoire et de la théorie de l’art, malgré quelques initiatives émanant principalement d’institutions d’art et de musées. De fait, dans un cas récent, les difficultés méthodologiques inhérentes au dialogue entre art contemporain et religion ont suscité un tel degré de pessimisme qu’elles ont pu paraître insurmontables (voir Re-Enchantment, sous la direction de James Elkins et David Morgan, New York, Routledge, 2009).

Le colloque en préparation se propose donc de rassembler d’éminents spécialistes internationaux, issus de champs disciplinaires variés — artistes, historiens de l’art, commissaires et conservateurs, anthropologues, éducateurs, historiens, universitaires spécialisés dans l’étude des médias, de la religion, philosophes, psychanalystes, analystes politiques, scientifiques sociaux, théologiens — afin de poursuivre les travaux antérieurs et de dégager d’éventuels points de contact théoriques entre les pratiques et les discours de l’art contemporain et de la religion. Bien que les conférenciers aient toute latitude pour envisager cet événement comme un lieu d’expérimentation, nous suggérons que le terme d’« art contemporain » soit entendu d’un point de vue institutionnel, désignant par conséquent le monde de l’« art contemporain » tel qu’il est défini par l’ensemble de ses agents sociaux, réseaux, objets et institutions spécifiques. Nous n’entreprendrons donc pas ici, vis-à-vis de la question de la religion, l’étude de la « culture visuelle et matérielle » dans sa globalité.